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04, Alpes de Haute Provence, 13, Bouches
du Rhône, |
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Cette discussion sur la "vraie" date doit être considérée comme un signe. Il a fallu plusieurs années pour donner valeur légale à l'union et plusieurs siècles pour la rendre effective. Elle n'a été totale qu'en 1789, après la fameuse nuit de l'abolition de tous les privilèges, y compris ceux des anciennes provinces. Alors, pendant près de deux siècles, "Provence" n'a plus été qu'une dénomination reçue de la tradition dans la langue courante, mais qui ne recouvrait aucune division territoriale légalement reconnue. Elle a repris un sens avec la création entre 1956 et 1960, des "régions de programme", lorsque, du regroupement des six départements du Sud Est de la France, est née, héritière de plusieurs siècles d'histoire, la région Provence Alpes Côte d'Azur. Beaucoup moins vaste, la Provence échue à Louis XI ne correspond, en gros, qu'à trois de ces départements : les Bouches-du Rhône, le Var, les Alpes de Haute Provence. A l'ouest, la chute de l'Empire romain, puis la dislocation de l'Empire carolingien avaient fait du Rhône une frontière précise et durable. Une longue ligne de côtes s'étendait au sud, qu'il fallait soigneusement surveiller contre les coups de main venus de la mer. La sécession de Nice, en 1368, avait amputé le pays de presque tout l'actuel département des Alpes-Maritimes : la Savoie avait alors recueilli toute la région située à l'est du Var et la majeure partie de la vallée de l'Ubaye. Laissant à l'extérieur Barcelonnette, rattachée à la Provence en 1714 seulement, la limite passait au delà de Seyne, entre Colmars et Allos, à l'est de Guillaumes et de Glandevès, et rejoignait le Var à deux kilomètres d'Entrevaux. Résultat de l'histoire, la frontière du nord était encore plus sinueuse. Les pressions y avaient été les plus fortes et les rivalités les plus durables. Orange avait été détaché du pays dès 1178. Puis le pape avait confisqué, en 1274, le Comtat Venaissin, comprenant les diocèses de Carpentras et de Cavaillon. Il avait ensuite acheté Avignon et son terroir à la reine Jeanne en 1348. La majeure partie de l'actuel département du Vaucluse dépendait donc de Rome, non des comtes de Provence. En 1202, le pays avait également perdu, au nord de Sisteron, la région de Gap et d'Embrun (département des Hautes Alpes), détachée de ses terres par un des comtes de Forcalquier. Conséquence de la politique des papes, des princes d'Orange et des comtes angevins, la frontière nord suivait une ligne capricieuse. Elle bordait la Durance de son confluent avec le Rhône jusqu'à un point situé entre Orgon et Sénas pour séparer Provence et Comtat Venaissin, puis quittant cette limite naturelle et sans plus se soucier des accidents du relief, orientée du sud au nord, elle coupait le Lubéron, abandonnant Oppède et Ménerbes au pape. Obliquant vers l'ouest, elle laissait au roi de France Lorgues et Lure et au Comtat le mont Ventoux, mais gardait Sault et Aurel en Provence. Elle longeait alors le Dauphiné, passant au nord de la montagne de Lurs pour atteindre le Buech aux environs de Laragne et retrouver la Durance qu'elle côtoyait jusqu'à son confluent avec l'Ubaye. Point d'enclaves dans ce territoire d'une seule tenue, dont dépendaient aussi deux terres situées dans le Comtat, Grignan et Mondragon. L'espace conservait le souvenir des incertitudes d'une histoire qui commence avec les Romains. C'est à eux qu'il faut remonter pour découvrir comment, avant de devenir française, la Provence avait en quelque sorte cessé de l'être. La conquête romaine Le voyageur pressé peut en deviner l'emplacement depuis l'autoroute qui rejoint Nice et l'Italie. Le touriste fait un détour : il emprunte la route de la Grande Corniche, la voie Aurélienne des Romains, pour aller en admirer les vestiges à La Turbie. Dégradé par le temps et les hommes, le Trophée des Alpes garde fière allure. Il faut l'imaginer tel qu'il s'élevait autrefois, coiffé d'une coupole conique supportant, à quarante six mètres de hauteur, une colossale statue d'Auguste. En dessous, après un étage circulaire orné de vingt quatre colonnes doriques, s'étalait sur le fronton carré du monument l'inscription destinée à immortaliser la victoire de l'empereur Auguste, entre 16 et 14-15 chez leurs voisins celto ligures. L'unité est venue du dehors, de la colonisation du pays par les Romains, de leur pénétration dans le pays, d'une assimilation des populations qui y a été plus rapide et plus durable qu'ailleurs. La provincia romana n'était pas encore occupée depuis deux siècles que Pline n'hésitait pas à l'appeler dans ses écrits "une autre Italie plutôt qu'une autre province". Moins d'un siècle après l'arrivée des troupes de Fabius Flaccus, les Gaulois de la Transalpine se montrent les dévoués collaborateurs de César dans la conquête des Gaules. Ils s'y associent "avec entrain et sans arrière pensée". Cette conquête, selon R. Busquet, fit "cesser l'oppression chez les Transalpins et opéra leur réunion avec Rome". Cette province n'était pas la Provence. Elle débordait largement à l'ouest du Rhône pour rejoindre la province d'Espagne au col du Perthus et suivait la Garonne jusqu'au confluent du Tarn. Elle s'étendait en amphithéâtre le long de la Méditerranée, s'appuyant à l'ouest aux Pyrénées, de la source de la Garonne au cap Cerbère, à l'est aux Alpes et à l'Italie, de la rive du lac Léman aux rades du rivage ligure. Ainsi l'Italie et l'Espagne, les plus anciennes conquêtes de Rome, se trouvaient elles en communication et la Méditerranée romanisée du détroit de Sicile aux colonnes d'Hercule (Gibraltar). Rome avait, pour cela, séparé du reste de la Gaule les terres correspondant à notre Dauphiné, à la Provence et au Languedoc. De formation plus récente que les peuplades des régions centrales, leurs habitants, Allobroges, Salyens et Volces, étaient plus mêlés de Ligures et d'Ibères. Ils ne faisaient point partie de la vieille Celtique de la légende. L'histoire et le climat les différenciaient des autres Gaulois. Camille Jullian l'a dit : "De Vienne, où commençait sur le Rhône la province romaine, à Castelsarrasin où elle finissait sur la Garonne, c'étaient les vraies terres du Midi français, chaudes et lumineuses, les seuls horizons de la Gaule qui ressemblassent à ceux des Méditerranéens. En les prenant, Rome prenait au delà des Alpes tout ce dont la nature avait fait le prolongement de son Italie" En collaborant avec César, la Gaule romaine s'était détachée pour cinq siècles du reste de la Gaule, la Gaule barbare, la "Gaule chevelue". Une province divisée La Provence n'était pas née pour autant. Aussi longtemps que dura l'Empire romain, elle n'exista jamais comme unité administrative. En 27 avant Jésus Christ, Auguste réorganise le pays sans faire un sort particulier à cette part de la Transalpine. Il en groupe la majeure partie dans la province de la Narbonnaise, devenue en 22 province sénatoriale, c'est à dire suffisamment assimilée pour être laissée sans garnison. Deux provinces la séparent de l'Italie, les Alpes cottiennes habitées par des peuplades alliées de Rome et les Alpes maritimes, constituées en l'an VII avant Jésus Christ d'une partie des pays que l'empereur venait de pacifier. Plus tard, vers 297, Dioclétien remanie la carte de l'Empire, augmentant le nombre des provinces : de la Narbonnaise, il détache la partie est pour constituer la Viennoise. Puis, vers 375, cette nouvelle province est partagée à son tour. Demeurent rattachées à Vienne les cités de la vallée du Rhône jusqu'à Arles et Marseille (dix au total). Tout ce qui se trouve plus à l'est (sept cités) est rattaché à une province nouvelle, dite Narbonnaise seconde, avec Aix pour capitale. Ainsi la ville fondée dix siècles plus tôt par les Phocéens et celle qu'avait créée Sextius Calvinus cinq siècles après se trouvent désormais, malgré leur proximité géographique, reliées à des unités administratives différentes dans une Provence partagée entre plusieurs provinces. Ces divisions n'ont en fait qu'une importance secondaire. La cité est alors le véritable cadre dans lequel s'organise la vie du pays. Marseille, qui avait appelé l'allié romain, y conserva longtemps un statut à part. D'abord ville libre, avec ses propres colonies, elle se situait au carrefour des civilisations : on y parlait, dit on, grec, latin et gaulois. Se refusant à prendre parti dans la lutte civile qui opposa Pompée à César, elle fut soumise, elle aussi, par le vainqueur des Gaules. Il lui retira ses colonies, sauf Nice, mais la maintint dans ses libertés et ses institutions. Marseille ne se mit que lentement à l'heure romaine, longtemps jalouse de ses privilèges de ville fédérée. Appartenant en fait à la province, elle attendit au moins la fin du IIe siècle après Jésus Christ pour conformer ses institutions à celles des cités voisines. En développant des villes nouvelles, la colonisation de la Transalpine lui avait suscité des rivales. Favorisant contre elle le port d'Arles, César porta grand préjudice à son commerce. Ce fut cette ville, peuplée de ses anciens légionnaires, qui servit de tremplin à la romanisation de la région, non l'antique cité des marchands phocéens. La Provence n'a pas encore de réalité que déjà existent les rivalités des trois capitales en puissance : Marseille, Aix et Arles. Trait particulier à la Narbonnaise, le pays s'organise autour des colonies où se mêlent autochtones et Romains. Les trois grandes confédérations qui le partageaient avant l'invasion sont démembrées en seize cités : Marseille et ses anciennes possessions d'Antibes et de Nice, Fréjus, Riez, Aix et Arles sur le territoire des Salyens, Avignon, Cavaillon, Orange, Carpentras et le Tricastin sur celui des Cavarres, Vaison, Die, Sisteron et Gap sur celui des Voconces. Là où s'éparpillait une poussière,de petites ethnies, les Romains procédèrent au contraire à des regroupements autour de quelques villes. Selon l'inscription de La Turbie, il y avait vingt races différentes dans les Alpes rattachées à la Transalpine ; elles furent réunies autour de neuf cités : Briançon, Embrun, Barcelonnette, Cimiez, Vence, Glandevès, Castellane, Senez, Die. Ainsi l'occupation romaine a t elle brisé le cadre ancien pour y introduire celui de la cité, à la fois ville et peuplade, comme elle l'avait fait en Italie. On saisit dès lors les limites de l'unité apportée à la provincia romana par six cents ans de présence romaine. Elle lui a appris une façon de se gouverner, un certain type d'habitat (lié aussi au relief), certains modes de vie (dus également au climat), et surtout une langue dont la façon de parler des Provençaux d'aujourd'hui conserve encore la marque. Mais cette homogénéité de civilisation n'a jamais apporté à la Provence l'identité régionale que la nature lui avait refusée. L'importance du cadre municipal renforçait au contraire rivalités et particularismes locaux. Ils subsisteront par delà les siècles, même à l'époque tardive où, devenue état distinct ayant à sa tête un comte souverain, la Provence sera réunie au royaume de France. ![]() |
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